Chroniques du clan Kiowa

Le monde des Clans est un monde corrompu depuis des millénaires, gouverné par des forces maléfiques et régenté par le chaos et les ténèbres…
Dans ce monde dévasté divers états (appelés vivis) s’associent pour former des clans. La majorité de ces clans n’ont pour seul but que d’affirmer leur pouvoir en dévastant les terres de leurs adversaires en y semant chaos et désolation. Les clans n’existent que pour espérer un jour régner sur le monde des clans tout entier. Ainsi est la vie dans le monde des clans : une succession de guerres et de carnages. Les gens du peuple tentent de survivre tout en subissant les affres de ces incessantes guerres de pouvoir. Les seigneurs de guerre quant à eux s’épanouissent, pour la plupart, en démontrant leur puissance dans ces sanglantes batailles. Ils capturent et dressent les dragons légendaires, font ressurgir des tréfonds les terribles chevaliers P.E.K.KA.. Certains même finissent par se corrompre totalement en créant des créatures issues de l’élixir noir, pratique nécromancienne appelée magie ténébreuse. Ceux qui s'y adonnent sans pouvoir la contrôler damnent leur âme pour l'éternité...
Cependant un jour un clan finit par s’insurger contre ce chaos et prôna certaines valeurs depuis longtemps tombées dans les méandres de l’oubli. Des valeurs simples pouvant permettre à leur population de vivre. Vivre tout simplement et non plus survivre. Il s’agit du clan Kiowa et c’est l’histoire de sa fondation que je vais tenter de vous raconter.

Tolbrük était un seigneur de guerre quelconque et solitaire. Il vouait un culte au dieu guerrier et se réjouissait donc de participer à de sanglantes batailles. Il régnait d’une main de fer sur son peuple. Bien que dur et cruel il n’avait cependant jamais juré fidélité à aucun clan. Il était l’un des derniers descendants d’un des plus anciens et plus puissants clans que ce monde ai connu : les Kiowas. Son vivi n’était qu’une bourgade décimée subissant les attaques de puissants clans, mais malgré ces défaites incessantes il tint bon, son village se releva à chaque fois et jamais il ne jura allégeance. Il savait son peuple condamné à périr, car aucun seigneur de guerre ne pouvait survivre sans être rattaché à un clan. Mais en tant que Kiowa rien ne pouvait le faire changer d'avis.
C’est alors qu’intervint son frère aîné le terrible guerrier Crixus. A l’inverse de son cadet, Crixus était un chef de guerre affable et charismatique. Contrairement à lui, plutôt que de s’échiner à lancer son peuple dans des batailles sans fin et sans issues possibles, lui cherchait avant tout à préserver son peuple. Guerrier craint et respecté parce que descendant Kiowa, Crixus était cependant résolu à vivre en harmonie, il se préoccupait avant tout de l’épanouissement de ses sujets. Une ligne de conduite bien difficile à suivre dans le monde des clans.
Mais un événement le changea à tout jamais. Son vivi fut un jour détruit alors qu’il était parti repousser des brigands hors de ses terres, lorsqu’il revint il retrouva son village anéanti et son peuple massacré. Dans les décombres il découvrit le corps carbonisé de sa fille. La poussière retombant Crixus avait pris une décision, refonder le clan Kiowa. Il quitta ses terres dévastées accompagné de son plus jeune fils, le fougueux Matteo, des rescapés de son royaume et s'en alla retrouver son jeune frère Tolbrük.
Tolbrük fut convaincu sans mal, car il n’avait jamais accepté la chute de son peuple. Les Kiowas ce peuple belliqueux, orgueilleux et autrefois craint et respecté. Tolbrük et Crixus en étaient des descendants.
Crixus convoqua sa fille Dame Barbara et le Sire Eykinox son fils adoptif pour leur faire part de son projet. Ils approuvèrent grandement le projet de leur père. Crixus se chargea alors d’envoyer de par le monde plusieurs centaines de ménestrels afin de retrouver et de rassembler les descendants de ce peuple sous une seule et même bannière.

L’appel dépassa toutes les espérances de Crixus, très vite Dame Issa (descendante directe de ce peuple) engagea son peuple sur les terres du clan Kiowa, elle fut suivie par toute une multitude de seigneurs ayant eu des ancêtres Kiowas. Parmi eux le terrible Zarzae chef d'une redoutable armée et demi frère de Dame Barbara.
Une Dame étrange répondit également à l’appel, elle se faisait appeler divine Feiyum et se prétendait réincarnation sur terre de la puissante déesse guerrière Feiyum (divinité vénérée par tous les guerriers Kiowas), une armée titanesque avançait dans son sillage.
Le général Junely ancien compagnon d’arme de Crixus et ami fidèle quitta son clan accompagné de son allié Jamak pour venir garnir les rangs Kiowas.
Devant l’ampleur que prit cet appel et la rumeur qui enfla, certains seigneurs décidèrent même de devenir Kiowa en passant pour cela les terribles épreuves initiatiques (confère le manuscrit intitulé les rites Kiowas). L’anecdote la plus célèbre est celle de l'empereur Patate Ier qui décida de dissoudre son propre clan et de rejoindre Crixus avec son peuple (une étrange peuplade adepte d’une religion visant à vénérer... les tubercules…).
Bien d’autres descendants encore se rallièrent à la cause des Kiowas et se furent bientôt des centaines de milliers de soldats aguerris qui convergèrent vers la forteresse en ruine de Crixus. Parmi cette multitude se trouvaient certains mercenaires qui s’engagèrent pour des raisons moins nobles, attirés non par les valeurs défendues mais par l’appât du gain…
Crixus reçut les seigneurs dans sa forteresse nichée au creux d'une immense falaise. Très vite il reconnut en Dame Issa une Kiowa de souche pure et une amitié indéfectible se noua immédiatement entre eux deux. Il rencontra un par un tous les seigneurs venus se présenter jusqu'au moment ou vint le tour de Feiyum. Lorsqu'il la vit, ce guerrier endurci en fut bouleversé, car la divine lui parla de sa fille. Feiyum lui expliqua qu'étant la réincarnation de la déesse elle avait la possibilité de se lier avec certaines âmes et que celle de sa fille décédée faisait désormais partie d'elle. Crixus faillit chanceler car quand il croisa le regard de la divine il y vit effectivement celui de sa défunte fille .

Une fois tous les chefs de guerre présentés, un conciliabule eut lieu et tous les seigneurs prêtèrent serment au nouveau chef Kiowa Crixus.

Leurs débuts furent pour le moins chaotiques car très vite, trop vite peut être, Crixus décida de lancer une attaque vengeresse sur les clans environnant ses terres. Cette première bataille fut un échec. Pourtant doté des meilleurs guerriers du monde des clans, l'armée Kiowa se fit vaincre du fait d'un manque de discipline de certains seigneurs. Ce premier échec créa une discorde au sein du clan et Crixus dut se montrer ferme. Deux seigneurs furent bannis et un autre décapité par Tolbrük qui tenait à faire un exemple. La bataille qui suivit fut remportée de justesse car des dissensions étaient toujours présentes au sein du clan.
Mais si leurs débuts furent difficiles c'est avant tout par l'intervention perfide de plusieurs traîtres. Notamment celle du seigneur du nom de Sony. Il s'était infiltré parmi les Kiowas à la solde d'un clan très puissant, celui des Géants d'Océania, qui voyait d'un mauvais œil le retour des Kiowas. Sony les informa des moindres faits et gestes du clan et de chaque compte rendu des conseils de guerre. De plus les tensions qui régnaient au sein du clan étaient de son fait, il avait lui même semé la discorde parmi les différents seigneurs afin d'affaiblir le clan. Les querelles incessantes finirent par décider Crixus à réunir tout le peuple Kiowa pour une grande réunion. Les armées établirent leurs camps aux abords de la forteresse de Crixus et lorsque tout les membres furent rassemblés, Sony envoya un dernier message afin de prévenir les Géants.
C'est ainsi que par une aube brumeuse, à la suite d'une longue nuit de conseil, les clans des Géants parurent aux abords du quartier général Kiowa. A la faveur de la brume les géants prirent les Kiowas par surprise. Les soldats furent réveillés par une pluie de projectiles qui s'avérèrent être des têtes tranchées. En effet, averties par Sony, les armées du clan des Géants avaient rasé les villages Kiowa laissés sans surveillance et massacré tous les villageois. Beaucoup d'hommes reconnurent parmi les morceaux de cadavres des visages familiers. Le camp se mit alors en ébullition, les soldats hurlèrent leur outrage et s'équipèrent dans la cohue.

Satisfaits de leur entrée en scène les Géants sonnèrent la charge. Des cohortes de géants se mirent en marche faisant trembler la terre sous leurs pieds...

Tolbrük, solitaire de nature, décida d'agir seul. Il quitta en trombe la salle du conseil et sans écouter les recommandations de ses alliés, il regroupa ses guerriers. Ivre de rage il quitta la forteresse et à la tête d'une centaine d'hommes, chargea les hordes ennemies.
Dame Mag, l'épouse du seigneur Eykinox, voyant ces hommes aller au devant d'une mort certaine, quitta à son tour la forteresse et protégea avec ses troupes les flancs de Tolbrük. Eykinox quant à lui, tenta d'empêcher le plus gros des forces ennemies d'envahir la forteresse. Les géants heurtèrent ses hommes de plein fouet, les chevaliers furent balayés comme de vulgaires fétus de paille.
Ce furent bientôt tous les guerriers Kiowa qui se joignirent à la bataille. Mais pris par surprise et en infériorité numérique, ils se firent très vite submerger et engloutir par la marée des forces adverses.
Les guerriers Kiowa se battaient vaillamment et leur courage rendit honneur à leurs ancêtres. Pour un Kiowa tué, dix géants étaient terrassés. Mais malgré leur ténacité et leur hardiesse, ils tombèrent les uns après les autres. Le chef des Géants posté sur une colline se régalait de la débâcle de ses ennemis. Alors il s'esclaffa :
« Alors c'est donc cela les terribles Kiowas? Ce ramassis de loqueteux ? Il me semble qu'on se soit inquiété à tort mes amis. Lâchez les dragons qu'on en finisse ! »
Sur ces mots il éperonna son destrier et fit demi tour sans un regard en arrière, certain de l'anéantissement total des Kiowas. Les draconniers lâchèrent les furies. Les dragons fondirent sur les soldats et crachèrent leurs terribles gerbes de feu. D'immondes brasiers ne tardèrent pas à illuminer le champ de bataille.
Tolbrük, grièvement blessé, ne combattait plus qu'avec une dizaine d'hommes.
« Un Kiowa meurt mais ne se rend pas ! » Hurlait il à tue-tête.
Il n'avait pas tort sur ce point, les Kiowas se faisaient décimer les uns après les autres.
C'est alors qu'un miracle arriva. Les portes de la forteresse s'ouvrirent en crissant et apparut alors la divine Feiyum, une aura d'une blancheur immaculée enveloppait la guerrière. Derrière elle suivait les terribles chevaliers noirs P.E.K.K.A.
Son intervention divine (en réalité sur ordre de Crixus qui planifiait la retraite) réussit à faire ployer le genou de l'armée adverse et même à la faire reculer.
Puis, des tours de la forteresse, s'élancèrent deux dragons que chevauchaient les généraux Junely et Jamak. Ils furent bientôt suivis par la horde draconnique du seigneur Junely. Le spectacle des dragons s'élevant de la forteresse avait quelque chose de majestueux et terrifiant à la fois.
L'intervention combinée de la horde de dragons et de la divine Feiyum permit aux Kiowas survivants de se regrouper et d'opérer une manœuvre de repli.
Crixus, qui était à l'origine de la manœuvre, incendia sa forteresse et sonna la retraite avec le légendaire cor d'Aric. Le son de ce cor était si puissant qu'il couvrit l'espace d'un instant le tumulte général de la bataille. Par cette action il sauva son clan car tous surent alors que le repli était inéluctable. La forteresse de Crixus était construite sur les flancs d'une immense falaise et une faille avait été astucieusement creusée dans celle-ci pour permettre un repli urgent.
Crixus quitta alors sa forteresse avec sa garde d'élite et son jeune fils Matteo. Ils se frayèrent à grands coups d'épée un chemin à travers les ennemis. Ils rejoignirent ainsi les survivants et les guidèrent jusqu'à la faille secrète. Les soldats affluèrent sous une pluie de feu et d'acier. Feiyum et ses troupes de choc réussirent, in-extremis, à retenir les troupes adverses pendant que s'effectuait le repli des Kiowas. Ils furent les derniers avec Crixus à s'engager dans la faille. Junely et sa horde de dragons fuirent alors par les airs.
Crixus avait confié une mission à un sorcier dès le début des hostilités. Quand tous les Kiowas furent passés, le sorcier avait pour ordre de lancer un sort de foudre dévastateur. Lorsqu'il le fit, des pans tout entiers de la falaise s'écroulèrent dans un vacarme sismique empêchant ainsi toute poursuite de l'armée adverse. Le sorcier quant à lui fut enseveli sous les décombres.

Quelques temps plus tard, les Kiowas survivants furent logés chez dame Feiyum désormais héroïne de tout un peuple. Cependant une tension malsaine était palpable, des querelles éclataient entre différents chefs de guerre. Tout le monde avait conscience qu'une trahison était responsable de ce massacre. Certains s'accusèrent à tort et des duels fratricides eurent lieu. Les Kiowas avaient survécu, mais le clan allait il se relever ?
Crixus était d'humeur maussade, son frère Tolbrük n'était pas revenu. Il sanctionna de nombreux chefs de guerre et en bannit un grand nombre également. La divine Feiyum (considérée désormais comme sa fille) l'épaula dans cette tâche.

Alors qu'il présidait, autour d'une grande table ronde, un énième conseil entouré de ses plus fidèles alliés (Dame Issa, les généraux Junely et Jamak, sa fille Dame Barbara, son jeune fils Matteo, son autre fils Sire Eykinox et son épouse Dame Mag,) échafaudant diverses tactiques pour rebâtir le clan, la porte de la grande salle vola en éclats. Les gardes qui protégeaient l'entrée volèrent bientôt à travers la salle. Dans l'embrasure de la porte se découpa la silhouette familière d'un homme. L'intrus était en piteux état, son armure n'était que lambeaux, son corps n'était que plaies, et il tenait dans son bras droit un linge ensanglanté.
-Tolbrük mon frère !
-Crixus !
- Mais enfin pourquoi s'en prendre à mes gardes ? Et ma porte ? Avez vous reçu un coup violent sur la tête ?  Savez vous qui je suis ? s'insurgea la divine.
- Une divine il paraît... mais pour moi rien qu'une femme un peu trop bavarde !
Un brouhaha remplit la salle à ses déclarations. Tolbrük y mit un terme en déroulant d'un geste brusque le linge qu'il portait. Une tête roula jusqu'au centre de table... Le silence se fit.
- Mais... mais c'est le frère de Sony ? demanda Eykinox.
- Lui même et son chien de frère  combattaient près de moi, mais du mauvais côté, malheureusement je n'ai eu la tête que du cadet... je n'ai pas réussi à tuer ce misérable traître... ce... tous mes hommes...tués...
Tolbrük chancela, vacilla, Crixus vint le soutenir avant qu'il ne s'effondre. Dame Barbara s'avança dignement près de son père désemparé. Elle posa ses deux mains sur la table et pris une grande inspiration.
- A partir de maintenant il va y avoir du changement ! dit elle en tapant sur la table. Premièrement on obéit au chef, tout contrevenant sera sévèrement puni.
Puis elle rappela les valeurs fondamentales des Kiowas, honneur, courage, loyauté, combativité, fraternité.... Par la suite sous l'égide de Crixus elle réorganisa de fond en comble le clan. Elle rédigea des règles de conduite drastique. Les seigneurs se remirent peu à peu de cette terrible et humiliante défaite, les vivis furent reconstruits, les armées remobilisées, et des liens forts et inébranlables se nouèrent entre les différents seigneurs.
Feiyum devint l'emblème vivant du clan. Des statues à son effigie furent même érigées sur les places de nombreux villages.  
Ainsi comme le Phoenix, le clan Kiowa renaquit de ses cendres. Il sortit de l'oubli, et devint l'un des clans les plus puissants. Mais contrairement aux autres, lui se battait pour son peuple et s'évertuait à éradiquer le mal...


(extrait de chroniques du clan Kiowa écrite par le scribe Faldrek)

Ouaaaaaaaah bravo bravo bravo

Super récit j'adore!!

C'est mon scribe qui va être content que vous ayez pris la peine de lire son manuscrit. Il avait peur que son récit trop long soit indigeste.